C’est un vaste chantier que le groupe coopératif Euralis a entamé à l’été 2020 avec une première vague de formations pour faire basculer la centaine de techniciens vers le métier de conseillers d’exploitation, après avoir choisi le conseil. Cette nouvelle dynamique englobe tout le pôle agricole afin de faire évoluer les compétences de ses métiers dans le cadre de la transformation à opérer pour intégrer « les attentes sociétales et le changement climatique, et bien sûr EGalim », avance Jérôme Henric, DRH du pôle agricole. Une démarche d’anticipation a été enclenchée pour analyser l’évolution des métiers à court, moyen et long termes. Avec, à la clé, l’élaboration d’une offre de formation, hébergée sur le campus d’Euralis et pour laquelle 5 M€ sont investis sur cinq ans.

Des séances de coaching décisives

Étant en première ligne, la population des techniciens a été la première embarquée. Le choix du conseil pousse à mettre l’expertise agronomique « durable et économiquement rentable » au cœur de la relation avec les adhérents. « Nous avons à les accompagner dans le changement des pratiques et afin qu’ils se retrouvent en conformité avec le cadre réglementaire », précise Sylvain Claveria, directeur des territoires. La formation a ainsi porté sur l’agronomie et la gestion des exploitations avec la participation d’Arvalis et ses partenaires, ainsi que des ingénieurs agro d’Euralis spécialisés dans l’économie des exploitations agricoles. En amont, une autoévaluation des techniciens et des managers, participant également aux sessions, a permis de créer des groupes de niveau tout en intégrant le contexte agricole de chacun. « Nous avons pour vocation de proposer des prestations de haut niveau à nos adhérents. Donc nous sommes allés chercher la référence pour offrir le meilleur à nos équipes qui, ensuite, le relaieront », souligne Jérôme Henric.

Pour s’assurer que les prestations attendues sont bien délivrées, un dispositif de coaching a été mis en œuvre avec Réseau Motival, qui l’a déployé auprès des six responsables de zone après l’avoir testé in situ et amendé. « Les séances de coaching ont lancé de manière très dynamique et constructive la démarche, reconnaît Sylvain Claveria. Les conseillers sont appelés à formaliser davantage leur approche en réalisant un bilan annuel des exploitations et en étant plus pointus sur les assolements. »

Plus d’échanges sur le territoire

Après les techniciens, d’autres populations vont suivre. Cet été, de nouveaux dispositifs vont être actionnés pour le personnel des magasins afin de renforcer l’accompagnement sur les techniques de jardin et la promotion des produits locaux distribués en circuit court. « Nous souhaitons là aussi nous différencier en restant très ciblés et pointus », ajoute Jérôme Henric, qui envisage de passer à une autre étape avec de nouveaux dispositifs.

« Ce dont j’ai besoin aujourd’hui, c’est une offre de formation qui permet de mettre à disposition des produits d’entrée de gamme, de milieu de gamme et de très haut de gamme. Sur ce dernier point, nous sommes sur des échanges entre experts, les techniciens eux-mêmes, les ingénieurs agro, et des séminaires dédiés. » Ces échanges, déjà organisés sur le territoire, pourraient devenir à l’avenir « la source de formation principale ».