La chasse aux jeunes TC est ouverte !

Tout le monde se plaint depuis des années d’avoir un mal croissant à recruter sur le métier de TC. Et même si des initiatives ont été lancées, aucune solution complète à ce problème ne pointe réellement le nez à l’horizon ! Tout se passe comme si ce métier de TC faisait fuir les plus jeunes. Et quand on arrive à les capter, les jeunes recrues semblent avoir une fâcheuse tendance à considérer avoir fait le tour du métier en moins de 2 campagnes…alors que manque-t-il ?

 

Recherche-t-on des jeunes pour faire le métier d’hier ou celui d’aujourd’hui ?

Le pré-requis reconnu par beaucoup pour le métier de TC est l’expertise technique, agronomique ou zootechnique. Et pourtant, chacun sait que le rendez-vous avec les années qui viennent se situe plutôt du côté de la mutation de nos pratiques actuelles. Poussée par une évolution forte des attentes des consommateurs, et le défi climatique auquel nous sommes confrontés, l’agriculture française doit se réinventer. Il s’agit donc pour la nouvelle génération de TC de proposer et de porter de nouvelles manières de produire, plus vertueuses et adaptées au contexte climatique. Le challenge ne manque ni d’ambition ni d’attrait. Il va donc falloir sur le terrain des TC capables de s’imprégner des modèles techniques actuels pour mieux les transformer, pas pour les renouveler ! Et surtout il nous faut intégrer que les compétences liées au poste vont changer. Il semble donc dans ce moment de transition bien plus important de nous intéresser à ce que ces jeunes seraient potentiellement capables d’inventer, plutôt qu’à ce qu’ils savent faire. Nous devons donc mobiliser les meilleurs potentiels et nous donner les moyens de les garder.

 

Pour cela, il faut commencer par leur proposer une formation soutenue..

Fini le temps ( ??) où on pouvait s’autoriser à lâcher un jeune TC débutant dans la nature en se contentant de l’équiper d’une clé, d’une voiture et d’un secteur ! Ce temps-là est révolu, et c’est le grand paradoxe de notre époque : de jeunes candidats formés, dotés bien souvent de vraies capacités, mais qui attendent pourtant qu’on leur offre un programme de formation continue au long cours.. sans quoi ils pourraient vite aller vers de nouveaux horizons. Ils aspirent à évoluer plus fort et plus vite.. mais exprime en même temps le besoin d’être fortement accompagné dans leurs débuts. A nous de nous adapter : renoncer à cet effort de formation, c’est finalement fermer la porte à cette génération…

 

Osons entretenir le rêve..

Mais cet appétit d’évolution évoqué plus haut mérite aussi d’être entretenu, même s’il faut savoir parfois le modérer. Nous avons tout à gagner à développer dans nos organisations des process de mentorat, pour accompagner les ambitions des plus jeunes collaborateurs. Osons leur dire qu’ils ont raison d’espérer évoluer.. et sachons témoigner avec bienveillance de la nécessité de s’en donner les moyens en développant tout d’abord de belles réussites initiales !

 

Cultivons la sensation de liberté..

La reconnaissance, l’équilibre, la liberté d’action sont devenus beaucoup plus importants que le salaire chez bon nombre des jeunes postulants au métier de TC. Là encore déboule un paradoxe : nous ressentons tous de plus en plus le besoin de piloter nos actions commerciales pour en garantir l’impact, dans un marché où la moindre erreur de ciblage et de portage de l’offre peut faire perdre beaucoup ! Et malgré tout, les plus jeunes de nos TC expriment pour autant un besoin d’autonomie de décision et d’action. A nous de trouver, dans nos styles et nos outils managériaux, le bon équilibre entre encadrement de l’action et stimulation de la prise d’initiative pour les libérer plutôt que les frustrer.

 

Soyons encore plus attractifs… passons en mode séduction !

Pour nous rendre attractifs, nous évoquons souvent la dimension « conseil », « accompagnement » de l’agriculteur. Il est temps d’affirmer que le métier de TC est largement aussi « commercial » que « technique ». La pression concurrentielle croissante nous oblige à nous battre chaque jour pour développer des parts de marché sans lesquelles nos entreprises verraient leur pérennité compromise. On dit que la compétence technique s’acquiert aisément par qui sait apprendre, alors que l’aptitude commerciale se cultive plutôt, et surtout s’entretient à coup d’entraînement intensif. Là aussi, osons formuler avec force les enjeux que nous associons à l’émergence de la nouvelle génération de TC qui s’annonce : ce sont de vrais développeurs dont nous avons besoin avec une bonne dose de combativité.  Nous devons lever la vision négative que revêt le commerce dans la tête de certains jeunes. Il faut au monde agricole des personnes qui prennent un réel plaisir dans le développement commercial. Et arrêtons de penser que ce développement se fera avec les solutions d’hier. Celles de demain cherchent des bras pour être portées !

 

Pour attirer, recruter et fidéliser de jeunes TC, sollicitons leur audace et leur goût d’entreprendre. Pour ça , il nous faudra développer notre confiance envers eux pour qu’ils puissent finir, si nous le voulons bien, par révéler tout leur potentiel et participer à réinventer le monde agricole.

 

« Cela n’a aucun sens d’embaucher des gens intelligents et de leur dire quoi faire; Nous embauchons des gens intelligents pour qu’ils puissent nous dire quoi faire. » Steve Jobs